Dans la tête de Thomas Serval, co-fondateur et CEO de Baracoda
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Cet article constitue le cinquième épisode de notre podcast What Health, avec comme invité Thomas Serval. Pour écouter l’épisode rendez-vous sur Spotify et n’oubliez pas de vous abonner pour recevoir une notification lorsque le prochain épisode sortira, ainsi que de mettre 5 étoiles pour nous aider à émerger.
Dans ce podcast, nous avons reçu des serial entrepreneurs, des entrepreneurs dans la santé qui ne venaient pas de la santé, des entrepreneurs qui avaient repris d’autres activités pour les faire grandir. Aujourd’hui, pour ce cinquième épisode, nous recevons un serial entrepreneur dans la tech, qui a non seulement vendu sa première startup, mais qui l’a ensuite rachetée après avoir travaillé entre-temps chez plusieurs Big Tech.
Si vous ne le reconnaissez pas dans cette description, notre invité est Thomas Serval, co-fondateur et CEO de Baracoda.
Baracoda ce fut d’abord l’invention du scan de code barre grâce au Bluetooth, au début des années 2000. Ce sont aujourd’hui des technologies pour augmenter les objets du quotidien, afin de permettre aux utilisateurs de prendre en main leur santé dans une démarche purement préventive. Pour ce faire, Baracoda vise une pièce de la maison : la salle de bain.
En quelques chiffre, la société de Thomas, qui a rejoint la première promotion de Future4care, génère 20 millions de CA, est composée de 250 collaborateurs, engage 60 millions d’utilisateurs et a remporté des dizaines de prix remportés au célèbre CES de Las Vegas.
A travers cette tribune, nous vous partageons quelques informations inspirantes et surprenantes sur l’état d’esprit et le parcours de Thomas Serval, pionnier et expert dans les domaines du machine learning et des objets connectés.
Pour écouter le podcast dans sa totalité, rendez-vous sur Spotify. Vous souhaitez écouter et visionner en même temps ? rendez-vous sur notre chaîne YouTube.
Code et bulle internet, un infini de possibilités qui se dessine
Pour nous raconter où il en est aujourd’hui, Thomas commence par nous parler de son enfance.
Enfant des années 80/90, il nous confie qu’avoir un ordinateur à cette époque fut quelque chose de rare et de précieux. Heureusement pour lui, il a cette chance et il décide d’en tirer profit. C’est comme cela qu’il a acquis ses compétences informatiques, qu’il a créé ses premiers jeux, développé ses premiers logiciels et CRM, par plaisir, puis par le biais de stage.
Il nous raconte qu’à cette époque-là, « le monde était à vous » si vous saviez coder.
Plus tard, au début des années 2000, il termine son doctorat en économie d’internet.
Au même moment, la bulle internet explose et génère un infini de nouvelles possibilités pour les entrepreneurs du numérique. Thomas nous confie que c’est dans les crises que naissent certaines des meilleures opportunités. En tout cas, pour ses associés, Olivier Giroud, Matthieu Delporte et pour lui même, nous pouvons considérer que cela a été le cas, puisque c’est à ce même moment que naît Baracoda.
Déjà motivés par l’idée de créer un produit qui répond à un réel besoin, en se basant sur la technologie, les trois technophiles décident de professionnaliser le Bluetooth, en plein essor à cette époque, pour lui donner la capacité de se connecter à des lecteurs de code barre. Aujourd’hui, cela peut nous paraître complément obsolète, davantage à l’heure du COVID ou tout passe par QR code et notre appareil photo, mais à l’époque cela venait révolutionner l’accès aux sites internet notamment, puisque le protocole WAP1, disponible même sur les plus petits mobiles, ne fonctionnait pas comme escompté.
C’est comme cela que Thomas et ses associés ont crée le leader mondial du lecteur de code-barre en bluetooth, Baracoda.
Thomas devient petit à petit un référent et expert en technologies et numérique, ce qui lui vaut d’être convoité non seulement par le gouvernement, mais aussi par de grands acteurs que l’on appellera plus tard les GAFAM.
Changement de plan
Par son expérience, ses formations et son engagement, Thomas devient conseiller en souveraineté numérique du gouvernement de Jacques Chirac.
Parallèlement, à l’aube du nouveau quinquennat, en 2007, il décide de se retirer de l’aventure de Baracoda et avec ses associés, ils prennent alors la décision de céder l’entreprise.
Pour Thomas, ce sera ministre du numérique !
Nicolas Sarkozy est fraichement élu, mais pas de ministre du numérique pour ce quinquennat, ce qui annihile totalement les plans de Thomas. Il est cependant très vite contacté par un chasseur de tête, sur les recommandations du PDG de Microsoft, Steve Ballmer.
En 2008, il entre alors chez Microsoft en tant que Directeur innovation et plateforme et accède ainsi au comité exécutif du groupe. Deux ans qui seront extrêmement formateurs pour Thomas. Il découvre l’univers d’un grand groupe et notamment la difficulté pour un géant de travailler avec les plus petites structures. Jusqu’ici convaincu qu’il ne s’agissait que de volonté de la part des industriels, d’investir dans les startups ou scale-up, il prend conscience des difficultés que les différentes hiérarchies, process et dynamiques peuvent entrainer.
Il réalise également que travailler au sein d’un grand groupe demande beaucoup d’efforts, notamment pour un entrepreneur qui a toujours agi comme il le voulait, en suivant son instinct et sa propre stratégie. Cependant, Thomas a conscience de la chance qu’il a eu d’être chez Microsoft à cette époque-ci malgré tout, puisqu’il a été au cœur même de la transformation digitale et technologique. Il fait partie des personnes qui ont influencé notre utilisation et compréhension du numérique aujourd’hui.
Mais bien que conscient de sa chance, il sent encore une fois que la suite de sa carrière se trouve ailleurs. En 2010, il est à nouveau contacté par un chasseur de tête et cette fois-ci encore, pour un autre des GAFAM ... Google !
Avec beaucoup d’a priori sur l’entreprise et puis un soupçon de trahison envers Microsoft, il se rend aux entretiens sans attentes. Pourtant, Thomas nous parle de rencontres, de personnalités extraordinaires, de chance. Il nous raconte que son processus de recrutement a été une succession de rencontres qu’il n’oubliera jamais. Il nous confie d’ailleurs que c’est une des choses qui l’a profondément convaincu à rejoindre Google, car, d’après lui, peu importe la taille de l’entreprise, ce qui compte ce sont les gens, les personnes qui gravitent autour de vous et du projet.
Il devient alors Directeur mobile, média et plateformes. Il nous parle de 3 ans absolument extraordinaire. C’était comme une aventure entrepreneuriale, mais avec les moyens de Google. Il fallait créer une équipe à partir de 0. Il ne s’agissait pas simplement de recruter, mais de recruter les meilleurs au monde dans les domaines de l’intelligence artificielle et du machine learning.
Deux milliards de gain en seulement 18 mois, lancement de YouTube dans 113 pays, intégration de Google X, organe chargé de transformer le monde en trouvant et développant les technologies les plus innovantes, une aventure complètement folle pour le technophile qu’est Thomas Serval.
Trois années d’apprentissage, de développement de compétences, de rencontres inoubliables, mais pour autant, l’envie d’entreprendre n’a jamais quitté Thomas.
En 2013, il se replonge dans l’univers des objets connectés et évoque son envie de développer cela à travers son poste actuel, chez Google, où il sait que les moyens seront à la hauteur des ambitions et qu’un univers de possible est ouvert devant lui.
Cependant, on lui ferme la porte en lui rappelant que son rôle n’est pas là, que son périmètre s’arrête aux mobiles, médias et plateformes ; innover et créer, ne font pas partie de son rôle.
Abandonner son idée ? Laisser les choses se faire ? Ce n’est pas du tout dans l’ADN de Thomas. Il décide alors de quitter le géant d’internet pour se relancer dans l’entreprenariat et pas de n’importe quelle façon, puisqu’il décide de racheter Baracoda, vendue 6 ans plus tôt.
Baracoda, le grand retour
Baracoda oui, mais différemment. C’est une toute nouvelle entreprise qui voit le jour cette année-là. Le nom, la marque étaient similaires, mais le concept lui avait mûri.
En 6 mois, Olivier Giroud et Matthieu Delporte rejoigne à nouveau l’aventure, puis quelques anciens employés, eux aussi, reviennent. « Il y a plein de manière de dire à un entrepreneur qu’il a réussi, une d’elle, c’est quand les employés reviennent » nous confie Thomas.
Expert en objets connectés, machine learning et cloud, Thomas voulait un concept fort, qui changerait la vie des gens. Lui et ses associés s’essayent à différents domaines, mais c’est finalement l’assurance et principalement l’assurance santé qui retiendra leur attention et qui viendra alimenter le projet.
L’objectif ? développer un objet connecté, qui délivrerait aux utilisateurs des informations sur leur santé, leur bien-être, avant même qu’il ne s’inquiète d’un potentiel problème. En clair ? prévenir et non soigner.
En revanche, les trois associés étaient en phase sur une chose : ne pas développer de medical device.
C’est alors qu’est venue l’idée de la brosse à dents connectée Kolibree. Un objet avec une interface ludique pour les enfants notamment et qui, à chaque brossage, prélève des données (durée, nombre de brossages, …) pour toujours améliorer la santé de son utilisateur.
En France, la ligne dentaire représente 12 milliards d’euros. La brosse à dents est un produit se situant à la limite entre la régulation et l'absence de régulation. Elle est utilisée de tous quotidiennement et pour autant n’est pas un medical device, ne demande pas de marquage CE. Pourtant, utilisée correctement, elle peut prévenir jusqu’à 40% des maladies les plus connues dans le domaine dentaire, dont celle que nous connaissons tous : la carie.
L’idée n’a pas mis longtemps avant d’être un réel projet, fiable et viable. Les trois associés et leurs équipes ont alors commencé la stratégie de développement. Parmi tout le processus, Thomas revient sur deux étapes clefs.
Le product market-fit : 1000 brosses à dents mises dans les mains d’utilisateurs, en récoltant leurs retours. (Améliorer ou faire évoluer les jeux pour les enfants, problèmes de connexion, …) dans le but de créer un produit qui collerait complètement aux besoins de ces derniers.
L’alliance avec un industriel : Colgate.
En 2015, lorsque Baracoda annonce le lancement de la première brosse à dents connectée, le géant industriel Porter & Gamble, qui allait annoncer, lui aussi, le lancement de ce même dispositif, accuse la startup de n’être pas aussi avancée qu’elle veut bien le dire et décide de se dresser contre elle.
Baracoda, bien que plus agile et plus avancée, n’en reste pas moins plus petit et surtout moins confortable financièrement que le géant industriel. Les 3 associés cherchent la solution à ce problème de taille.
C’est alors que Colgate entre dans l’histoire de la startup. ‘Une histoire d’hommes et de femmes’ qui perdure encore à ce jour2. Un partenariat qui fera exploser les ventes de Baracoda et qui leur donnera même la légitimité d’être le premier objet connecté de santé (et le seul à ce jour) dans les Apple Stores.
Thomas nous raconte cette histoire avec beaucoup de reconnaissance pour les personnes avec qui il travaille et qui ont fait de ce projet ce qu’il est aujourd’hui. Il parle de mariage, de partage de valeurs. Il nous confie que la force de ce partenariat réside notamment dans la capacité à avoir et à continuer à faire vivre une équipe de R&D très forte, en France.
Créer la salle de bain connectée
Avec 30% de son CA dédié à la R&D, Baracoda a su devenir la startup de référence en termes d’objets connectés, au service de la santé des utilisateurs. Le point commun à tous ces objets ? Ils se trouvent tous dans la salle de bain.
Le constat initial est que nous passons tous, quotidiennement, un certain temps dans notre salle de bain. C’est un lieu où nous prenons globalement soin de nous, c’est donc l’endroit idéal pour développer des outils, des dispositifs qui permettent de prendre soin de notre santé, de notre bien-être. En revanche, cet espace est généralement GAFAM free, on ne souhaite pas avoir à partager des moments d’intimité via notre smartphone ou un autre dispositif, qui pourraient être détournés à notre insu.
Baracoda a donc décidé de sa stratégie en ce sens : ne rien changer aux habitudes des utilisateurs, tout en prenant soin d’eux. C’est comme cela que sont nés les dispositifs BMiror et Bbalance, la balance connectée intégrée au tapis de bain, qui permet à la fois de suivre l’évolution de l’IMC de toute la famille et de mesurer l’équilibre (dos, hanches,…) des utilisateurs.
La startup Bbalance, en charge du développement de ce tapis de bain est d’ailleurs accélérée au sein de Future4care. Thomas nous confie que malgré ses années d’expériences, à côtoyer les experts les plus compétents, les entreprises les plus prestigieuses, des initiatives comme Future4care sont nécessaires. Elles permettent des rencontres, d’apprendre de nouvelles choses sur l’évolution du marché, des normes, tous ces points essentiels pour améliorer les technologies et les projets.
Baracoda enchaîne les réussites ainsi que les prix, notamment au CES de Las Vegas.
Quand nous demandons à Thomas comment il en est arrivé là, il nous parle organisation.
En effet, Baracoda n’est pas seulement une startup, c’est aussi un bureau d’étude, Bracoda solution, qui est à l’origine des idées. C’est aussi Baracoda tech, une plateforme commune à tous les objets connectés, pour suivre de très près leur fonctionnement. Connaître ce qui fonctionne ou ce qui ne fonctionne pas. C’est aussi une grosse connaissance des réglementations, RGPD par exemple, mais aussi des marchés, Chinois et Américain. Enfin, c’est avant tout une aventure humaine, et ça Thomas n’a de cesse de nous le répéter. Ce qui compte avant tout pour lui c’est la volonté de transmettre et de voir des employés devenir des experts et innover à leur tour. Il nous confie que lui aussi apprend, toujours, que l’humilité doit faire partie de l’entreprenariat, sans quoi il n’y aurait pas d’innovation.
C’est d’ailleurs parce qu’ils ont créé leur brosse à dents connectée que des géants industriels sont venus à eux pour leur demander de développer d’autres produits, d’autres objets. Preuve que même les plus grands ont besoin de plus petites structures et que ces mêmes structures peuvent aussi grandir grâce à ces collaborations.
D’ailleurs, si Thomas devait être députés un jour, il ferait voter le ‘small business act’, qui consisterait à obliger les grandes entreprises à acheter aux plus petites.
A travers cette tribune et ce podcast, nous souhaitons partager avec vous la vie et le parcours d’un entrepreneur, en quête perpétuelle d’innovation, de disruption, mais qui a pour autant aussi fait partie d’un monde très corporate et processé, qui lui a finalement apporté beaucoup au quotidien.
Thomas ne nous dévoile pas les prochains projets en cours, mais il nous garantit que nous ne serons pas déçus. Alors rendez-vous au CES de Las Vegas en janvier 2023 pour connaître la suite de la formidable aventure Baracoda, qui ne semble avoir aucune limite.
Pour écouter le podcast sans sa totalité, rendez-vous ici. Pour visionner le podcast dans sa totalité, rendez-vous ici.
Within the head of Thomas Serval
Entrepreneurs, patients, doctors, academics, industrialists and other health professionals, you are welcome at Future4Care. To follow us, please subscribe.
This article is based on the episode of our What Health podcast, with guest Thomas Serval. To listen to the episode go to Spotify and don't forget to subscribe to receive a notification when the next episode is released, as well as put 5 stars to help us emerge.
In this podcast, we've had serial entrepreneurs, entrepreneurs in healthcare who didn't come from healthcare, entrepreneurs who had taken over other businesses to grow them. Today, for this fifth episode, we hear from a serial entrepreneur in tech, who not only sold his first startup, but then bought it back after working at several Big Tech companies in between.
If you don't recognize him in this description, our guest is Thomas Serval, co-founder and CEO of Baracoda.
Baracoda started with the invention of Bluetooth-enabled barcode scanning in the early 2000s. Today, Baracoda offers technologies to augment everyday objects, allowing users to take control of their health in a purely preventive way. To do so, Baracoda targets a room in the house: the bathroom.
In a few figures, Thomas' company, which joined the first Future4care class, generates 20 million in turnover, has 250 employees, engages 60 million users and has won dozens of awards at the famous CES in Las Vegas.
Through this podcast, we share with you some inspiring and surprising information about the mindset and journey of Thomas Serval, a pioneer and expert in the fields of machine learning and connected objects.
To listen to the entire podcast, go to Spotify. If you want to listen and watch at the same time, visit our YouTube channel.
Code and internet bubble, an infinity of possibility that is taking shape
To tell us where he is today, Thomas starts by telling us about his childhood.
As a child of the 80s and 90s, he confides that having a computer at that time was something rare and precious. Fortunately for him, he had this chance and he decided to take advantage of it. That's how he acquired his computer skills, created his first games, developed his first software and CRM, for fun, then through internships.
He tells us that at that time, "the world was yours" if you could code.
Later, in the early 2000s, he finished his PhD in Internet Economics.
At the same time, the internet bubble burst and generated an infinite number of new opportunities for digital entrepreneurs. Thomas confides that it is in crises that some of the best opportunities are born. In any case, for his partners, Olivier Giroud, Matthieu Delporte and himself, we can consider that this was the case, since it is at this very moment that Baracoda was born.
Already motivated by the idea of creating a product that meets a real need, based on technology, the three technophiles decide to professionalize Bluetooth, which was booming at that time, to give it the ability to connect to barcode readers. Today, this may seem completely obsolete, more so at the time of the COVID where everything is done by QR code and our camera, but at the time it revolutionized access to websites in particular, since the WAP3 protocol, available even on the smallest mobiles, did not work as expected.
That's how Thomas and his partners created the world leader in Bluetooth barcode readers, Baracoda.
Thomas gradually became a reference and expert in technology and digital, which is why he was coveted not only by the government, but also by large players that will later be called the GAFAM.
Change of plan
Thanks to his experience, training and commitment, Thomas became an advisor on digital sovereignty to Jacques Chirac's government.
At the same time, at the dawn of the new quinquennium, in 2007, he decided to withdraw from the Baracoda adventure and with his partners, they decided to sell the company.
For Thomas, it will be the Minister of Digital Affairs!
Nicolas Sarkozy is freshly elected, but there is no minister of digital for this five-year term, which totally annihilates Thomas' plans. However, he was quickly contacted by a headhunter, on the recommendation of the CEO of Microsoft, Steve Ballmer.
In 2008, he joined Microsoft as Director of Innovation and Platforms and thus became a member of the group's executive committee. These two years were extremely formative for Thomas. He discovered the world of a large group and in particular the difficulty for a giant to work with smaller structures. Until now, he was convinced that it was only a matter of willingness on the part of industrialists to invest in startups or scale-ups, but he became aware of the difficulties that the different hierarchies, processes and dynamics can cause.
He also realizes that working within a large group requires a lot of effort, especially for an entrepreneur who has always acted as he wanted, following his instinct and his own strategy. However, Thomas is aware of how lucky he was to be at Microsoft at that time, as he was at the very heart of the digital and technological transformation. He is one of the people who have influenced our use and understanding of digital today.
But although aware of his luck, he feels once again that the next step in his career is elsewhere. In 2010, he is again contacted by a headhunter and this time again, for another GAFAM ... Google!
With a lot of misconceptions about the company and a hint of betrayal towards Microsoft, he goes to the interviews without expectations. However, Thomas tells us about meetings, extraordinary personalities and luck. He tells us that his recruitment process was a succession of encounters that he will never forget. He confides to us that this is one of the things that convinced him to join Google, because, according to him, no matter the size of the company, what counts are the people, the people who gravitate around you and the project.
He then became Director of mobile, media and platforms. He tells us about 3 absolutely extraordinary years. It was like an entrepreneurial adventure, but with Google's resources. We had to create a team from scratch, not just recruit, but recruit the best in the world in the fields of artificial intelligence and machine learning.
Two billion in earnings in just 18 months, the launch of YouTube in 113 countries, the integration of Google X, a body in charge of transforming the world by finding and developing the most innovative technologies, a completely crazy adventure for the technophile that is Thomas Serval.
Three years of learning, developing skills, unforgettable encounters, but for all that, the desire to undertake has never left Thomas.
In 2013, he dives back into the world of connected objects and evokes his desire to develop this through his current position, at Google, where he knows that the means will be up to his ambitions and that a universe of possibilities is open before him.
However, the door is closed to him, reminding him that his role is not there, that his perimeter stops at mobiles, media and platforms ; innovating and creating are not part of his role.
Give up his idea? Let things happen? This is not at all in Thomas' DNA. So he decided to leave the internet giant to start again in entrepreneurship and not in any way, since he decided to buy Baracoda, sold 6 years earlier.
Baracoda, the comeback
Baracoda yes, but differently. It was a brand new company that was born that year. The name and the brand were similar, but the concept had matured.
Within 6 months, Olivier Giroud and Matthieu Delporte joined the adventure again, then some former employees came back. "There are many ways to tell an entrepreneur that he has succeeded, one of them is when the employees come back," says Thomas.
An expert in connected objects, machine learning and cloud, Thomas wanted a strong concept that would change people's lives. He and his associates tried their hand at different fields, but in the end it was insurance, and mainly health insurance, that caught their attention and fueled the project.
The goal? To develop a connected object that would provide users with information about their health and well-being, even before they become concerned about a potential problem. Clearly? to prevent and not to treat.
On the other hand, the 3 partners were in phase on one thing: not to develop a medical device.
That's when the idea of the Kolibree connected toothbrush came up. An object with a playful interface for children in particular and which, with each brushing, collects data (duration, number of brushings, ...) to always improve the health of its user.
In France, the dental line represents 12 billion euros. The toothbrush is a product at the limit between regulation and absence of regulation. It is used daily by everyone and yet it is not a medical device, it does not require CE marking. However, used correctly, it can prevent up to 40% of the most common dental diseases, including the one we all know: cavities.
It didn't take long for the idea to become a real, reliable and viable project. The 3 partners and their teams then started the development strategy. Among the whole process, Thomas looks back at two key steps.
The product market-fit: 1000 toothbrushes put in the hands of users, collecting their feedback. (Improving or evolving the games for children, connection problems, ...) with the aim of creating a product that would completely meet their needs.
The alliance with an industrialist: Colgate.
In 2015, when Baracoda announced the launch of the first connected toothbrush, the industrial giant Porter & Gamble, which was also going to announce the launch of the same device, accused the startup of not being as advanced as it wanted to say and decided to stand against it.
Baracoda, although more agile and advanced, is still smaller and less financially comfortable than the industrial giant. The three partners were looking for a solution to this size problem.
That's when Colgate entered the startup's history. A story of men and women that continues to this day2. A partnership that will make Baracoda's sales explode and will even give them the legitimacy to be the first (and only to date) connected health object in Apple Stores.
Thomas tells us this story with a lot of gratitude for the people he works with who made this project what it is today. He talks about marriage, about sharing values. He tells us that the strength of this partnership lies in the ability to have and continue to support a very strong R&D team in France.
Creating the connected bathroom
With 30% of its turnover dedicated to R&D, Baracoda has become the reference startup in terms of connected objects, at the service of users' health. What do all these objects have in common? They are all in the bathroom.
The initial observation is that we all spend a certain amount of time in our bathroom every day. It's a place where we take care of ourselves, so it's the ideal place to develop tools and devices to take care of our health and well-being. On the other hand, this space is usually GAFAM free, we don't want to have to share moments of intimacy via our smartphone or another device, which could be hijacked without our knowledge.
So Baracoda has decided on its strategy in this sense: not changing anything to the users' habits, while taking care of them. This is how the BMiror and Bbalance devices were born, the connected scale integrated in the bath mat, which allows both to follow the evolution of the BMI of the whole family and to measure the balance (back, hips,...) of the users.
The startup Bbalance, in charge of the development of this bath mat, is accelerated within Future4care. Thomas confides that despite his years of experience, working with the most competent experts and the most prestigious companies, initiatives like Future4care are necessary. They allow meetings, to learn new things about the evolution of the market, the standards, all these essential points to improve technologies and projects.
Baracoda has a string of successes and awards, including at CES in Las Vegas.
When we ask Thomas how he got there, he talks about organization.
Indeed, Baracoda is not only a startup, it is also a design office, Bracoda solution, which is at the origin of the ideas. It's also Baracoda tech, a common platform for all connected objects, to follow their functioning very closely. To know what works and what doesn't. It is also a big knowledge of regulations, RGPD for example, but also of the Chinese and American markets. Finally, it is above all a human adventure, and that Thomas keeps telling us. What counts above all for him is the will to transmit and to see employees become experts and innovate in their turn. He confides to us that he too is always learning that humility must be part of entrepreneurship, without which there would be no innovation.
It is because they created their connected toothbrush that industrial giants came to them to ask them to develop other products, other objects. Proof that even the biggest need smaller structures and that these same structures can also grow thanks to these collaborations.
By the way, if Thomas were to be a member of parliament one day, he would pass the 'small business act', which would force large companies to buy from smaller ones.
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Through this article and this podcast, we want to share with you the life and the journey of an entrepreneur, in perpetual search of innovation, of disruption, but who has also been part of a very corporate and processed world, which finally brought him a lot to his life as an entrepreneur.
Thomas does not reveal the next projects in progress, but he guarantees that we will not be disappointed. So see you at CES in Las Vegas in January 2023 to know the continuation of the great Baracoda adventure, which seems to have no limits.
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